93 - Le mouvement est inéluctable
Merci de répondre à cette invitation. C’est toujours un plaisir de sentir que des humains ancrés à leur terre prennent un moment pour grandir.
En lisant ces lignes, vous avez le rythme paisible de ceux qui acceptent d’attendre - alors, vous recevrez, parce que le lien ne peut s’établir que dans le calme intérieur. Pour l’heure, laissez aller votre vie.
Imaginez, à présent, un ruisseau, un torrent, ou une rivière. Installez-vous dans cette contemplation et ne cherchez rien d’autre. Imaginez les odeurs, les sons et les plaisirs que tout cela peut vous procurer. Regardez l’eau sans la regarder, mais plutôt en contemplant ce qui se passe. De l’agitation, du mouvement – Attendez – Progressivement vous allez ressentir de la vie, une richesse infinie de mouvements, de tourbillons qui vont et changent, sans logique apparente. Les causes de ces mouvements sont si complexes qu’aucun de vos cerveaux ne pourraient les analyser. Ils proviennent de phénomènes multiples, venus de l’amont, qui créent, à l’infini, cette vie différente, à chaque instant.
Attendez – attendez encore – observez. Votre conscience va peut-être s’installer dans ce moment et percevoir la complexité de la création. Comprendre que dans cette multitude de phénomènes, vous trouverez la compréhension de la vie.
Regardez, à présent, ce brin d’herbe accroché au bord de la rive. Observez son agitation, ses mouvements désordonnés qui montrent à quel point il subit ces perturbations. Comme une sorte d’énervement et de crispation à vouloir rester accroché à ses références, à ses certitudes. Plus les tourbillons de vie s’activent, plus le brin s’affole.
Imaginez que le hasard de la vie, ou votre volonté, le libère. Il s’en va. Il suit paisiblement le fil de l’eau et se laisse porter par cette nouvelle façon de vivre. Il est dans la vie. Il est dans l’acceptation du changement et l’envie de découvrir ce qu’il ne connaît pas.
Tout est fluide et facile, au rythme de l’ondulation de l’eau. La vie le fera voguer tantôt très vite, puis se reposer dans un méandre, au creux de la berge, avant qu’un autre tourbillon l’emmène plus loin vers la finalité. Là où tout se dissout dans l’expansion.
Vous êtes au bord de cette rive. À quoi vous accrochez-vous ? À qui vous accrochez-vous ?
Le mouvement est inéluctable. Les changements sont nécessaires. Alors, comprenez… Merci.